- -otte
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I.Suff. formateur de subst. et d'adj. auxquels il donne le plus souvent une valeur diminutive.A. —-ot. Suff. formateur de subst. masc. et d'adj. masc.1. [Subst. masc.]a) [La base est un verbe] V. brûlot, cachot, caillot, chariot.b) [La base est un subst.]— [masc.] V. bécot, frérot, julot.— [fém.] V. aiguillot, billot, cageot, cuistot, goulot.2. [Adj. masc.; la base est un adj.]:largeot, arg., pop. Large. Le trou était assez largeot pour laisser passer deux mecs aussi fluets que [M. et C.] (LE BRETON, Rififi, 1953, p.58). Empl. subst. masc. ,,Pantalon large porté par certains ouvriers (couvreurs, charpentiers, terrassiers, etc.)`` (CELLARD-REY 1980).Rem. 1. Élargissement du suff. a) -iot. V. pégriot et aussi: Coffio(t), subst. masc., arg. [Forme abrégée de coffriot] Coffre, coffre-fort. Un sac d'écus dans le coffio d'une banque (A. BOUDARD, L'Hôpital, 1974 [1972), p.161). Les casseurs, les monte-en-l'air, les dingues du hold-up, les experts en coffiots (M. ROLLAND, La Rouquine, 1976, p.234 ds CELLARD-REY 1980). b) -elot. V. angelot et aussi: Gosselot, subst. masc., arg., pop., rare. Gosse, jeune homme. À Chaville, confiait-elle, c'est bath, mon gosselot (CARCO, Jésus-la-Caille, 1972 [1914], p.116, ibid.). 2. Suff. concurrents (le plus souvent sans changement de sens). a) -aud. V. bouchaud/bouchot, finaud rem. b) -eau. V. -eau morphol. B 2. c) -et/-ette. V. bicot1/biquet, cageot/cagette, goulot/goulet, îlot/îlet(te). 3. Le suff. -ot s'est parfois substitué à d'autres suff. V. p.ex. loriot, maillot, paletot.B. —-ot/-ot(t)e. Suff. formateur de subst. et d'adj.1. [Suff. formateur de subst.; la base est un subst.]a) [Le sens varie selon le genre gramm. du suff.] V. ballot/ballotte, calot/calotte, capot1/capote, cheviot/cheviot(t)e, culot/culotte.b) [Le changement de genre gramm. du suff. n'entraîne pas de variation de sens pour les animés] V. poivrot, -ote.Rem. Pour linot/linotte, v. ce dernier mot en rem.2. [Suff. formateur d'adj. à valeur dimin.]a) [La base est un subst.] V. boulot1.b) [La base est un adj.] V. fiérot, jeunot, manchot, pâlot, petiot, sécot, vieillot.Rem. 1. Le suff. -ot/-otte s'emploie aussi avec une valeur dimin. a) dans quelques prénoms: Charles > Charlot, -otte; Jacques > Jacquot, -otte; Jean > Jeannot; Pierre > Pierrot; b) dans des ethniques: Solognot, -ote, subst. et adj. (Originaire) de Sologne. 2. Élargissement du suff. a) -iot. V. maigriot. b) -go(t), -gote. V. mendigot, parigot. 3. Suff. concurrents. a) -ard. V. faiblard, vieillard. b) -et (-elet). V. faiblet (rem. s.v. faible), maigret (dér. s.v. maigre1), maigrelet (v. aussi les dimin. fém. Claudette, Jeannette, Pierrette). c) -ichon. V. faiblichon (rem. s.v. faible), maigrichon, pâlichon.C. —-ot(t)e. Suff. formateur de subst. fém.1. [La base est un subst.] V. chènevotte, cocotte2, gélinotte, gibelotte, menotte et aussi:cellote, arg. Cellule (de prison). Il croupit dans la cellote des condamnés à mort de la Santé (SAN ANTONIO, Tout le plaisir est pour moi, 1982 [1959], p.19). V. banane ex. 5.2. [La base est un verbe] V. bougeotte, bouillotte, chiotte, jugeotte, parlotte, roulotte.3. [La base est un nom propre] V. maringotte, marotte.Rem. 1. La forme -ote est moins usuelle. V. cocotte2, jugeotte, maringotte, parlotte. 2. Suff. concurrent, avec changement de sens: -ette. V. manette/menotte; fillette1/fiotte (< fillotte), subst. fém., arg. Homosexuel passif. Des petites fiottes pareilles ça sait à peine se torcher (T. DUVERT, Paysage de fantaisie, 1973, p.86 ds CELLARD-REY 1980). 3. Finale homogr.: mots d'orig. onomat. (cocotte1), empr. à l'ital. (biscotte) ou au prov. (gavotte, mascotte), déverbaux (marmotte, papillotte).Prononc. et Orth.: [-o], [-
]. Supra B 1 et C gén. tt dans les noms fém.: gélinotte, menotte, quenotte, etc. Flottements dus au fait que la finale n'est plus toujours ressentie comme suffixale: jugeot(t)e, parlot(t)e, cheviot(t)e, capote; supra B 2 tt ds bellotte, boulotte, pâlotte, sotte, vieillotte, etc. ainsi que dans les prénoms Charlotte, Jacquotte. Mais p.ex. petiote, solognote (v. GAK 1976 § 116 et 153). Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p.93: choix de la consonne simple. Supra: alternance fréquente -ot/o en arg. et fr. pop. belgico(t), chéro(t), etc. Étymol. et Hist. Le suff. -ot/-ot(t)e vient du lat. -ottu, -otta, var. de -ittu, -itta (v. -et/-ette étymol.). Il est productif dès l'a. fr. (au XIIIe s.: chariot, culot, linotte; au XIVe s.: billot; au XVe s.: ballot, chènevotte, marotte, menottes; au XVIe s.: caillot, culotte, gélinotte, etc.). Il a souvent remplacé le suff. -et/-ette et continue d'être productif de nos jours, mais on le rencontre plus souvent, au masc., sous la var. -o. Bbg. DARM. 1877, p.101. —DUB. Dér. 1962, p.16, 17. —GAWEL/KO (M.). Évolution des suff. adj. en fr. Wrocl/aw-Warszawa-Krakow-Gdansk, 1977, pp.70-71. — ROHLFS (G.). Suffixreichtum in den romanischen Einwohnernamen. In: [Mél. Marchand (H.).]. The Hague-Paris, 1968, p.188.II.⇒-OTE, élém. formantÉlém. tiré du gr. -
, de
,
«oreille», entrant dans la constr. de quelques rares termes de la nomenclature sc., au sens de «oreille (caractérisée par le 1er élém.)». V. psalliote.Rem. Empr. au lat. sc., v. lépiote, pleurote.Prononc.: [-
].-ote ou -otte❖
Encyclopédie Universelle. 2012.